Ce devant de lettre est affranchi avec 2 paires du 5 centimes 42B :
Le tarif de 20 centimes correspond à une lettre territoriale de moins de 10 grammes avant le changement de tarification au 1er septembre 1871.
La 1ere paire est du 2nd état, l'ombre sous l'œil est composé de traits et lignes. Il s'agit des positions 9 et 10 du bloc report.
Les signes distinctifs sont les suivants :
La seconde paire est également du 2nd état ; il s'agit des positions 6 et 7 du bloc-report.
La lettre est envoyée d'une entreprise de distillerie située à Bône, l'entreprise Lorquin que j'ai trouvé citée dans un joli texte sur l'amer Picon.
Le cachet porte le nom de la station qui est Saint Charles. La localité de Saint Charles se situe à 17 km au sud de Philippeville et à 67 km de Constantine qui est le chef-lieu du département.
Le chiffre 8 correspond au jour du mois.
L'abréviation CONS MER correspond à la ligne Constantine à la mer. Cette ligne ferrée dessert Philippeville. C'est à l'arrivée que les timbres-poste étaient annulés, ce qui explique donc le losange numéroté 5055 de Philippeville.
Il n'y a pas de numéro de train, mais une étoile sous la ligne, et enfin ALGERIE.
| Extrait d'une carte des chemins de fer d'Algérie, source Gallica (sans date précise). En 1870, la ligne de Bône à Saint-Charles n'existait pas. |
La lettre est adressée à Pernod Fils à Pontarlier dans le Doubs. La société a été créée par Henri-louis Pernod en 1805. Cette société est à l'origine du groupe Pernod Ricard.
La lettre est incomplète mais je crois comprendre qu'il s'agit d'une commande d'absinthe ce qui correspond bien à la fabrication de l'époque de l'usine de Pontarlier Pernod Fils.
Sources :
- absinthe