vendredi 25 février 2011

Premier essai officiel

pièce unique sur la VPN n° 90 de la maison Behr : le premier essai proposé par M. Augé Delille.

L'essai est refusé pour défauts évidents sur les croix angulaires, les grecques sans ombre et le burelage.

La lettre K représenterait la Monnaie de Bordeaux, la croix recroisetée la marque personnelle du Directeur Delebecque.

Les lettres A et D pourraient être les initiales de Augé Delile ou celles de Delebecque.
http://www.behr.fr/internet_behr/index.php

Serrane attribue la paternité de cet essai à Dambourgez, par le simple fait que le burelage est identique à celui du 20 c type I.

procédé lithographique : résumé en dessin



jeudi 24 février 2011

La pièce du mois (février 2011) : un affranchissement double

Le traité de Francfort conduit à l'annexion du Bas-Rhin, du Haut-Rhin à l'exception de Belfort et de ses environs, d'une grande partie de la Moselle, de la moitié de la Meurthe et d'un petit bout du département des Vosges. Les parties françaises de la Meurthe et de la Moselle fusionneront.

http://www.kelibia.fr/histoirepostale/x_cadalsace.htm

Les timbres d'occupation sont émis pour l'affranchissment des zones occupées dès le début de septembre 1870. Ces vignettes resteront utilisées dans les territoires annexés jusqu'au 31 décembre 1871, date à laquelle ils seront remplacés par les timbres impériaux (les Groschen). Le double affranchissement continuera jusqu'au 15 mai 1872, selon la convention liant les deux pays.



France N°46B bleu, case 13

Alsace-Lorraine N°6, bleu, burelage droit

oblitération GC 698 Calais, Pas-de-Calais (61), franche sur le 46B, effacée sur le 6, annulation complémentaire au crayon

CaD type 16 du 07/07/1871


Pour plus de renseignement sur ce sujet : la SPAL

samedi 19 février 2011

procédé lithographique 2 - le report

Le report a pour but de démultiplier le dessin original afin de créer les pierres d'impression. La matrice en négatif était utilisée 15 fois avec de l'encre de report sur un papier de chine préalablement encollé.

papier de chine : papier de fibres végétales créé en Chine au 2nd siècle de notre ère, le chine français fabriqué à Grenoble était paraît-il de très bonne qualité. Il était préalablement encollé; l'encre de report ne devait pas imprégner le papier et pouvoir se détacher comme un décalcomanie.

Styrax Japonica en fleurs
encre de report : j'ai trouvé dans la littérature lithographique de la fin du 20ème siècle, plusieurs recettes d'encre, mais on y retrouve, à des concentrations différentes à peu près les mêmes composants :
- des résines : styrax, poix (résine et goudron),
- des graisses et corps gras : suif,
- des hydrocarbures lourds : cire jaune, bitume, goudron, poix, cire jaune,
- noir de carbone.



Ces dessins étaient repiqués en 3 lignes de 5 vignettes sur une feuille quadrillée fixée sur une planchette. L'ensemble était transféré vers une pierre lithographique brute par utilisation de la presse. Le papier était décollée délicatement après humidification.
La pierre subissait alors une préparation à l'acide et à la gomme arabique. Sur le même principe, 20 blocs à l'encre de report étaient pris sur papier de Chine encollé. Ces reports étaient reportés sur la pierre d'impression. Sur la littérature que je possède, il n'est pas dit que ces images de report passaient d'abord sur une feuille de papier ou allaient directement sur la pierre.

Serrane parle de traitement spécifique appliqué sur la pierre de report pour en augmenter le nombre possible d'utilisation. Il reproduit sur ce sujet une lettre de Dambourgez qui d'ailleurs ne mentionne pas de pierre-report intremédiaire entre la pierre de report et la pierre d'impression, contrairement aux hypothèses plus récentes.

Il ne reste plus qu'à traiter la pierre d'impression avant de la mettre sous presse et de l'encrer. L'encrage, le maintien de la pierre humide, la pression sur le couteau semblent être des facteurs déterminants sur la qualité du résultat.
La pierre s'usait dans le sens où l'encre finissait à gagner sur le blanc, les détails s'estompaient et arrivait le moment où il fallait recommencer le travail de report. Une possibilité était de la retravailler à l'acide pour augmenter les contrastes.


petite annonce glanée sur le net

documents surs la lithographie : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5743370d

dimanche 13 février 2011

marque de contrôle "Contrôle T.P."


Vs0 n°88 François Feldman (http://www.francoisfeldman.com/)
Cette marque remplace la marque "CF" à partir de 1855 jusqu'en juillet 1880, au moment ou la fabrication des timbres-postes revient à l'administration des Postes.
Ces marquent sont apposées sur le papier vierge après leur contrôle.
Brown [2] affirment que toutes les feuilles portaient 2 marques ovales de contôle, une sous chaque partie (sauf pour le 15 centimes taxe et habituellement :
- sous les vignettes 142 et 143 (partie gauche)
- sous les vignettes 146 et 147 (partie droite)





ci-contre paire 39Ca, 2ème état olive-bronze, cases 13 et 14, donc vraisemblablement sous les vignettes 143/144 ou 148/149. La ligne visible au dessus de la marque de contrôle provient de l'impression lithographique incolore préalable, appelée fond de sûreté par F. Serrane.

Serrane [13] indique que ce tampon était apposé à la préparation des feuilles, avant l'impression des vignettes mais après le fond de sûreté.


40B, brun-rouge, avec marque de contrôle, case 14, VsO n°129 Cérès (http://www.ceres.fr/)


Brown [2] reproduit un bloc de 40B de 9*5 vignettes en coin de feuille, partie de droite, sur lequel la marque de contrôle est apposée sous le n°146 (case 11).


Yvert [1] reproduit un bloc report coin de feuille, partie de gauche, du 20 centimes Report 3, la marque se trouve sous le n°145 (case 15).


Le site La Postale (http://www.lapostale.fr/) a proposé une paire de 39 olive Report 2 bord de feuille lors de sa vente à prix net n°79, mais la qualité de la photographie ne permet pas de situer l'emplacement de la marque.

 Magnifque marque de contrôle latérale, on voit très bien le fond de sûreté (VsO n°504, http://www.roumet.fr/)



Rare paire affranchie avec marque de contrôle TP, VsO n°514 Roumet (http://www.roumet.fr/)


jeudi 10 février 2011

DAMBOURGEZ

http://edouard-jean-dambourgez.fr/impressionnisme-naturalisme/accueil_fr.cfm
Dambourgez (noté Damburgez par Serrane [13]) est un des artistes qui participa à l'aventure de l'émission provisoire. Il est l'auteur du premier type du 20 c (Y&T 44) qu'il dessina sur pierre. Le report du dessin ne fut pas satisfaisant, les timbres suivants furent gravés sur pierre par Yon.
Dambourgez continua néanmoins à contrôler et modifier les reports issus des gravures.

mercredi 9 février 2011

procédé lithographique 1

Je pense qu'il est important de comprendre les principes du dessin lithographique, notamment pour bien appréhender les notions de report et d'état. Les 2 films suivants m'y ont aidé :

http://www.ina.fr/art-et-culture/musees-et-expositions/video/VDD09016231/lithographie-en-couleurs.fr.html

http://www.dailymotion.com/video/x5x3t5_a-la-decouverte-de-la-lithographie_creation

Avant la reproduction lithographique, il y a la fabrication du type original qui est multiple pour la série des Bordeaux :
- le 15 centimes Taxe est gravé sur bois, la littérature ne donne pas d'auteur et s'interroge même sur l'identité du graveur,
- le 20 centimes Report 1 est dessiné par Dambourgez à l'encre grasse sur la pierre,
- la série de Yon est gravée sur la pierre (taille douce) à la pointe d'acier,

Une gravure sur bois a également été réalisée ( par Dambourgez peut-être) pour un 20 centimes mais n'aurait pas été utilisée. La matrice sur bois apparaît dans la liste du matériel détruit.

Quel est le type de bois utilisé ? Il semble que ce soit le buis qui soit le plus couramment utilisé (avec le cormier). Il en existerait plusieurs espèces de couleur et de grain différents et provenant d'Europe, d'Asie ou d'Afrique. Je n'ai rien vu sur la préparation du bois avant gravure. J'imagine qu'il faut poncer très soigneusement la surface à graver. Peut être y a t il une préparation spécifique pour durcir encore le bois? Le bois doit il être sec avant utilisation ?

on connaît tous le buis d'ornement, facile à tailler pour créer des formes variées, et poussant très lentement.

La pierre lithographique est un calcaire très pur avec un grain fin. De nombreuses carrières ont existé,  notamment en Bavière, où M. Aloys SENEFELDER découvrit le procédé lithographique.


Le calcaire fin était précédemment utilisé en matériaux de construction, charge minérale pour les enduits.




On le voit dans les films précédents, le ponçage est une étape importante. Plus le sable utilisé est fin, plus la pierre sera lisse et plus le rendu du dessin sera précis.






Le dessin à l'encre grasse s'opère sur la pierre brute, et c'est la pierre dessinée qui sera préparée à l'acide et la gomme arabique.

Pour la gravure utilisée par YON, la pierre est préalablement préparée à l'acide très dilué et à la gomme arabique afin de la protéger de l'attaque ultérieure de l'acide nitrique. L'acide dilué aurait un effet lissant sur la pierre calcaire.
    La gomme arabique provient de la sève des acacias.
La pierre dessinée ou gravée est ensuite travaillée à l'acide :
  • l'acide utilisé est l'acide nitrique dilué. Je n'ai pas trouvé la concentration exacte. La fabrication telle qu'elle est pratiquée aujourd'hui par oxydation catalytique de l'ammoniaque n'existait pas. L'acide nitrique était obtenu par réaction acido-basique de l'acide sulfurique sur un nitrate naturel (salpêtre).
  • L'acide attaquait le calcaire de la pierre, en la creusant là où elle n'était pas protégée, c'est à dire :
    • sur la pierre non couverte par le dessin
    • ou au niveau de la pierre découverte par la gravure qui a mordue la gomme et la pierre.
  • Une fois traitée, la pierre est lavée à grandes eaux.
la suite au prochain numéro! procédé lithographique 2